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Cortex – Révolutionnaire

Dernièrement, nous ajoutions à notre répertoire nanar un clip de Morsay. L’artiste a bien mérité sa place ici aux côtés des champions du pire, tant ses innovations nanardes sont constantes. Aujourd’hui, focus sur l’un de ses compères, lui aussi issu de la fine fleur du rap français contemporain, vaguement connu des médias pour avoir été convoqué au tribunal pour avoir insulté dans l’un de ses nombreux clashs vidéos sur Youtube la femme politique Marine Le Pen. Les vidéos de Cortex, c’est un peu comme la série des « Martine » au rayon enfant : on l’observe dans toutes les situations, au coeur d’incroyables aventures, par exemple ; Cortex prend son petit déjeuner, Cortex sort de garde à vue ou encore Cortex donne 100 euros à un SDF. Nous vous laissons rechercher ces pépites sur Youtube si vous ne les connaissez pas, le sketch involontaire n’était pas l’objet de ce site. Mais fort heureusement, Cortex excelle également dans le nanar musical. Avec « Révolutionnaire », il nous immerge dans son univers pendant neuf longues minutes, dans un style très morsayen (les deux peuvent faire école), en nous présentant un règlement de compte contre des skinheads pas franchement crédible et des wiseguys du ghetto dans une salle de muscu qui prennent l’apéro dans des gobelets en plastique.

Cortex a la particularité de rechercher très longuement ses mots et de bégayer lors de ses interventions youtubesques. Ce qui est drôle ici, c’est qu’il ne prend pas la peine de travailler sa diction pour son vidéoclip (ce qui est quand même le comble pour un rappeur, aussi analphabète soit-il).

Morsay – Toi mon frère

Morsay est une personnalité bien connue des amateurs de ridicule absolu. Ami du non moins célèbre Cortex, ce rappeur des puces de Clignancourt (Cli-Cli, pour les intimes), fondateur du collectif « Truand 2 la galère », constitue tout à la fois un nanar musical, un nanar filmique et un nanar anthropologique. Il s’est fait connaitre fin des années 2000 par ses clashs vidéos avec l’internaute Vinceneil, bien connus des Noëlistes et autres glandeurs du web. Depuis, il a étoffé son CV de petites perles de vidéoclips faisant honneur au rap-nanar français, comme par exemple le titre « On s’en bat les couilles », œuvre qui figure comme la promesse d’émergence d’un nouveau chantre du génie poétique français. En 2011, il annonce la sortie d’un film, « La vengeance » ; s’ensuit des péripéties rocambolesques où Morsay raconte être censurés par les illuminatis, les ministres et Marine Le Pen, dans une paranoïa complotiste chronique qui lui fera perdre plusieurs fois son légendaire sang froid face caméra. Les éclairs de génie de Morsay, tous disponibles sur Youtube, se comptent par centaines, peuvent vous tenir en haleine pendant des heures, des jours, des semaines.

Mais ne nous égarons pas. Nous voulons ici rendre hommage à l’artiste plutôt qu’à l’homme à buzzs. Nous avons longtemps hésité devant tant d’excellence avant de nous décider à faire valoir une réalisation particulière, dans la riche clipographie de Morsay. C’est chose faite aujourd’hui avec « Toi mon frère », longue réalisation de 7 minutes, généreuse, scénarisée, progressive, comme on les aime. Morsay intervient surtout en fin de clip (à partir de la 4e minute) sur une partie chantée où l’on découvre tous ses talents de parolier et de mélomane. Des élans de dyslexie phénoménaux, teintés de pulsions nationalistes algériennes, que vous n’êtes pas prêts d’oublier.

« J’vais tous les menacer, leur mettre un calibre entre leur nez » (04:36)

« J’vois louche quand j’lis ma feuille, j’sais plus lire, je deviens trop fou » (06:39)

Un clip conclu en beauté sur le pénible démarrage d’une Audi au bord de la cale.

Braque – Youpi yop (le dub de Munich) (live)

À mon ziguenal, vous allez chanter…
Ziguenal !
Ach nein !
Ziguenal !

Yop yop yop ! Youpi you-pi youpi youpi yop !
Yop yop yop ! Youpi you-pi youpi youpi yop yoooop !

L’oeuvre de Jérôme Braque est certainement à classer dans le nanar volontaire, mais tant pis, c’est trop bon.
Si vous aimez, n’hésitez pas à découvrir ses autres oeuvres majeures, telles que Trampolino (recommandé par Billy) ou La petite jeannette avec Sophie Duez.

Greg Abek – Anna

Greg Abek, c’est un chanteur qui a tout compris aux opportunités et à l’art du clip : un gros budget pour la location de voitures de sport, une pouffe à mèche bien souple pour la mise en scène, des couleurs cramées et des effets bien criards en post prod. Attention, épileptiques s’abstenir, le clip s’emballe en effets lumineux à partir de la 2ème minute. Greg bénéficie en plus d’un véritable plan promo : diffusion de la bande annonce du clip le 10 février (151 vues à ce jour), lancement du clip le 19 (423 vues), et, cerise sur le gateau, un bêtisier à paraitre !

Un grand merci à Marcel pour sa découverte !

Pour terminer, un petit best of des commentaires de fans de Greg Abek sur son vidéoclip, des fans visiblement très prompts aux hallucinations surréalistes :

Un fond retro qui frôle le kitch pour un rendue actuel et aven-gardiste.
Pure moment d’évasion trop rarement ressentie. Un artiste abouti en quête d’une reconnaissance mérité.
A suivre de très prés.

Qui aime la vie, qui bouffe du Greg aime Greg!
Qui fredonne les Beatles n’est pas Beatles.
Bravo Greg pour ce magnifique boulot qui mêle illusion et réalité et qui joue sur un degré inaccessible à ceux qui ne savent pas que la vie existe autrement que dans leur tête bon marché.

Taxi Girl – Aussi belle qu’une balle

Difficile à croire a priori, mais oui, la new wave a donné à voir des clips pires que celui d’Indochine pour Bob Morane. La preuve ici avec ce bijou du groupe Taxi Girl, subtil mélange de playback foireux et d’effets visuels absolument incompréhensibles.